« Elle est la perfection »

Vous en avez sans doute entendu parler si vous avez suivi l’actualité des JO de Rio de Janeiro. Simone Biles, gymnaste de l’équipe des Etats Unis, était dès le début la grande favorite pour la finale au sol, agrès qui lui a valu un triplé en or au championnat du monde en 2013, 2014 et 2015, et en poutre où elle est double championne mondiale 2014 et 2015. Avant ces J.O, elle détenait déjà 40 médailles à caractère international, dont 10 en or. Au terme de sa participation à ses 1ers Jeux, ce sont 5 nouvelles médailles qui pendent à son cou : elle grimpe sur la première marche du podium au concours général en équipe, en individuel, en sol, et saut de cheval. Elle se contente d’une médaille de bronze en poutre, où un malheureux déséquilibre a fait s’envoler ce qui aurait pu être un historique quintuor en or.

Simone Biles a 19 ans. Jeune américaine née à Columbus dans l’Ohio, elle n’a pas eu une enfances des plus faciles : elle n’a pas connu son père, et les services de la protection de l’enfant ont vite retiré les droits parentaux de sa mère, jugée incapable de s’occuper de ses enfants, sous l’influence de la drogue et de l’alcool. C’est ainsi que son grand père maternel et sa femme vont l’adopter en 2003. A l’âge de 6 ans, elle s’essaye à la gymnastique, et ne s’arrêtera plus jamais. En 2011, à 14 ans, Simone Biles fait un choix qui donnera l’élan nécessaire à sa carrière : elle choisi de poursuivre sa scolarité chez elle, afin de consacrer la quasi totalité de son temps à l’entrainement, à raison de 32h par semaine, au coté de sa coach Aimee Boorman. Un sacrifice qui paie ! Elle intègre alors les compétitions nationales, internationales et brille de mille feux. Une gymnaste dynamique, explosive !

Dans le monde de la gymnastique, rares sont les gymnastes qui excellent dans tous les agrès. C’est pourtant le cas de Simone, dont les réceptions sont indiscutablement parfaites et les séries acrobatiques défient les lois de la gravité. Elle en enchaîne d’ailleurs cinq,  alors que les gymnastes ont l’habitude de n’en faire que trois. En sol, une combinaison porte son nom, « the Biles », le double salto arrière tendu avec demi tour. « A l’heure actuelle, personne ne peut battre Simone Biles » affirme même Nastia Liukin, médaillée d’or aux JO 2008. Elle se bat contre elle même, toujours plus haut, toujours plus fort ! Elle est souvent mise face à Nadia Comăneci, gymnaste roumaine qui a obtenu la première note parfaite de 10/10 à Montréal en 1976, à l’âge de 14 ans. Quarante ans les séparent, et les points techniques, les éléments gymniques et les notations ne sont plus les mêmes.Il ne s’agit tout simplement pas de la même gymnastique. Elles restent à mon avis deux gymnastes incomparables, et qui ont toutes deux atteint la perfection de leur époque.

La jeune gymnaste américaine explique ses exploits par sa passion profonde pour son sport. « I love doing what I do I just love doing gymnastics ». Une passion qui vaut de l’or, et on espère la voir briller longtemps dans les gymnases.

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